« Pourquoi pas celui la ?
Parce qu’il est propre, il est soigné, il transpire la stabilité, il a la vie organisée.
Une souillon ne lui inspirerait pas le regard. »
C’est l’heure des comptes.
On se rend à l’évidence.
Les minutes ne nous sont pas comptées mais .. Si quand même.
Chaque matin résonne comme un bilan.
Où suis-je ?
J’ai beau regardé autour de moi, je ne vois rien clocher.
Aucun ding ou dong ne vient troubler le quotidien.
Je devrais probablement regarder à l’intérieur. Ouvrir la fermeture éclair de mon corps et observer ce que je
vois.
C’est peut être là qu’est le problème.
C’est l’heure d’imprimer les photos.
Les souvenirs remontent. D’autres restent planqués. Faute de preuves.
Alors on chasse les bribes de nos mémoires pour les voir transpirer de tactilité.
Prouf !
Disparues, ces fameuses chaînes.
Comme un bond en avant, le vide réapparaît.
Une page blanche.
Sans entête. Sans prologue.
Un nouveau roman dans l’ancien, ce n’est plus un nouveau chapitre., comme avant.
Ça fait six mois.
Six mois passés.
J’ai l’impression de compter les mois comme un détenu compte les jours.
Pourtant, ce n’est pas le cas.
Ma vie est simplement faite de bilans récurrents.
Et la,
Je me rends compte que j’ai toujours mes amis. Mes vieux amis.
Et que de nouveaux sont venus se greffer.
Que la peur du train et de cette distance était vaine.
Le plaisir de partager ne se distille pas avec les kilomètres.
Que l’idéologie conceptuelle ressemble à une vieille tache que l’on ne parvient pas à enlever.
Mais qu’au fur et à mesure des lavages..
On parvient à la rendre moins voyante. Du moins s’acharne-t-on à le penser.
Qu’un neuf mètre carré peut contenir une foule de souvenirs.
Un maximum de sensations.
De regrets aussi peut être. Pas sur.
Qu’on s’habitue à tout. Même au silence.
Alors, même si l’on en vient à se parler à voix haute :
« Parler tout haut et tout seul, cela fait l’effet d’un dialogue avec le dieu qu’on a en soi. » (Victor Hugo)
Une pizza,
Quelques bières,
Une poignée de cacahuètes,
Des amis autour,
Et quand bien même on se croirait à Cachan.
On a le sourire.
Parce qu’on n’a pas ce que l’on voulait.
Et que c’est un prétexte pour continuer vers l’avenir.
Afin de l’obtenir.