Lille
Il parait que partir c'est renaître
Partir pour ne plus revenir, oui.
Ici c'est un concentré de vie
chacun vomit sa vie, son avis.
On prône l'individu
mais on le noit dès qu'il se libère de la masse.
plus que toi. un peu plus que toi...
trop aveuglé par la soif du soi.
destruction de l'intru.....
constipation sociale
inhibition, prohibition
fracture
inexistence.
Mes photos respirent
les piles manquent d'énergie.
elles me renvoient.
chargée d'électrons, désertée par les protons.
mon corps se vide.
les racines ont pourri
noyées par les gouttes d'eau
larmes, noyades du passé par le sel.
les moisissures fleurissent le long du tronc. le dévorant vigoureusement
l'arbre, déployant ses branches vers le ciel, comme pour trouver un oxygène nouveau
reconquérir sa mort.
révolution morte.
il hurle, écorche ses cordes vocales dans un silence putride,
la sève lui coule dans la gorge.
ses poumons se remplissent.
il meurt dans une indifférence totale.
attendant le coup de grâce final.
1 corde de bois en 2h30 _ à la main _ pas à la tronçonneuse
deux heures trente pour détruire une vie
pour asphyxier une nouvelle espérance.
la voile du bateau est immobile faute de vent. il erre.
une vie qui se déconstruit constamment.
comment continuer à respirer quand l'air est glauque ?
comment continuer à marcher quand le goudron brûlant colle aux pieds ?
comment continuer sa vie quand on fait toujours demi-tour ?
lutter pour les autres quand lutter pour soi est impossible.
oublier qui l'on est pour permettre aux autres de nous regarder
enterrer la honte six pieds sous terre en chantant l'internationale, vêtutde blanc,
le majeur levé vers le ciel. fier, pour la première fois, d'être debout.
la main recommence à trembler.
la peur de lui
le moi reprend le dessus
encore une fois.
abandonner pour cette nuit, pour demain. ... l'escapade.
le monde se répète comme ces chansons qui reviennent sans cesse.
une voix forte faite de celles des autres.
une masse d'autres.
inconscients de ce qu'ils ne sont pas.
La tête de haute, sans peur, confiants.
rassurés de n'être rien, seul.
mais, pour autant, incapables de s'oublier.
mensonge en CDI. Thérapie par l'oubli.
chacun sauve sa peau en s'accrochant à cette supercherie qu'est "le Groupe"
s'évertuant à penser penser au monde.
rêver des rêves de l'Individu que construit la masse une fois unie.
à nourrir l'idéologie d'une vie ratée pour la gloire humaine.
l'humanité, plus belle excuse de l'humanité.
servir une telle cause inexistante pour masquer son propre individualisme.
la solitude use et fatigue.
illusion de bien être ...
La nuit bouffe, dévore, mâche, digère, une fois de plus ce que je peux être.
Soit, le jour me rhabillera de honte.
La mort des inconsicents se fera en silence.
Génocide des intellects
Mutismes des consciences.
profits des entreprises.