J’en ai marre.
J’crois que la solitude me pèse.
Je ne sais même pas de quel droit je peux penser qu’avoir une relation avec quelqu’un me manque.
Parce que je n’ai jamais eu ce type de relation.
Pis, je n’ai même pas envie d’être en couple.
Ptete parce que je sais que de toute manière, ça ne peut pas fonctionner.
Que, quoiqu’il arrive, je ferais de nouveau tout foirer.
J’crois que c’est d’avantage le fait de savoir que j’en suis incapable qui me frustre.
De voir autour de soi les gens construire leur avenir a deux, alors que toi, tu sais pertinemment que c’est peine perdue.
La honte de ne pas pouvoir, aussi, s’extasier, ronchonner, parler d’une vie de couple.
De n’avoir jamais connu cela. De n’avoir jamais été aimée.
Je ne peux être que soumise. Soumise. Soumise. Incapable de se rebiffer. Dépendante des choix de l’autres.
Soumise quoi. Je ne supporte pas que l’on éprouve de la tendresse envers moi. Je ne le comprends pas. On ne peut pas ressentir de l’affection, de l’estime à mon égard. Ce serait contre nature.
Ptete pour cette raison que je ne veux plus être en couple. Du moins, tenter de l’être.
Puisque, ce n’est pas être en couple. Mais être à la merci de quelqu’un. Sous l’appellation officielle de : couple
Concrètement, la,
J’ai juste envie qu’on couche avec moi.
J’ai envie d’avoir honte, comme j’ai honte en me relisant.
J’ai envie qu’on me prenne pour une conne, que l’on me manque de respect.
Tout en le sachant dès le début. De manière sous-jacente. Officieuse. Mais officielle dans ma tête.
Et pour une nuit. Juste une nuit. De pas avoir à regarder l’autre le lendemain. Ne pas être confronté à une nuit à deux. À dormir. Contre quelqu’un. Ne pas se sentir cuir sous un regard sympathique au petit matin.
Demeurer anonyme aux yeux de l’autre.
Probablement afin de pouvoir me prouver un peu plus, que je suis une salope.
[Ça fait toujours du bien de pouvoir s’apitoyer sur son sort, son pauvre sort.. Terrible sort..]
Et puis..
Ça me conviendrait.
Les gens continueraient à penser ce qu’ils pensent déjà.
Du moins, ce qu’en pensent une partie, a mon sujet. Histoire de ne chambouler personne.
J’crois que je prends du plaisir à me sentir sale, insultée..
J’peux même pas qualifier cela d’un plaisir masochiste. Ptete que si. J’en sais rien. C’est pas spécialement nouveau.
Mais je trouve ce mot trop rond, trop plein d’images pour qu’il corresponde.
Je voudrais juste que l’on me traite pour ce que l’on m’a souvent traité jusqu’ici.
Une andouille, une fille qui n’dit pas non. Un peu trop perdue pour attendre d’avantage qu’un coup d’une nuit avec une brute.
Ça m’fait peur.
Ça m’rend les yeux humides.
Ça m’file des crampes au ventre et dans la tête.
Mais j’en suis arrivée ici.
Au point de départ en somme.
Juste envie de me sentir vidée. Souillée. Mais utile.
Ces mots ont mis du temps à sortir. Ils traînent depuis un certain temps dans mon crâne. Sans qu’ils n’osent sortir.
Ils prenaient trop de place.
J’en ai marre de le penser. De le ruminer.
J’passe pas à l’acte. Je n’ai pas envie. J’ai plus envie de supporter les insultes. Les quolibets de ces cons qui ne comprennent pas. Qui ne veulent pas comprendre. Et qui te qualifient de salope.
Alors que tu pensais te confier à un ami.
Donc, je tente de soigner les maux par les mots.
Même si les lettres ne peuvent inhiber les envies. Les désirs.
Gecko,
Simplement quelqu’un qui ne sait pas aimer. Qui ne veut probablement pas apprendre.
Je refuse de me dire que l’amour peut se provoquer. Peut n’être qu’un infime sentiment duquel on s’accommode. Que ce n’est pas une implosion de son corps. Que l’on n’est pas capable d’énormément de choses quand on est amoureux.
Alors, soit. Je demeurerais dans l’ignorance encore. Je ne suis plus vraiment à quelques mois, quelques années près.