Personne ne devine mon désespoir, ne soupçonne
ces milliers de larmes, pourquoi faut-il qu'elles
soient pour toi, rien n'est plus banal qu'un
abandon
je t'aime pour toi même et rien d'autre, pour ce
que tu espour ce que tu n'es pas, pour tout ce que
tu donnes et reprends peu après, pour ce que tu dis
et ne dis jamais, pour ta douceur violence tes
caresses qui font mal.
je me sens plus petite, me sens fondre en moi,
diminuée, mon être se rétracte, mon âme est un
nuage, j'entends ta voix si particulière premier son
de mes matins, dernier chant de mes nuits.
La nuit vient j'en suis sûre, nuit éternelle où plus
jamais je ne te verrai, ne serai contre toi.
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reste chez toi dans ton malheur dans ta tristesse ta
solitude, reste. ne change surtout pas, emmuré
dans ton tombeau, demeure celui qui ne donne
rien ne prends aucun risque, garde ton visage de
solitude ta vie telle qu'elle est, garde ce que tu as
acquis puisque tu n'as rien, n'emporte pas cet
amour. il est trop grand, continue de te mentir de
me faire mal. tu es fasciné par l'indifference, et
moi je suis envahie par toi et meurs de ne pas être
celle qui fait battre ton coeur.
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on frappe je dois ouvrir
il faut que je me lève un pied sur le sol
puis l'autre
un effort absolument
debout je marche
chaque pas me donne le vertige
comme un tour de manège
celui de mon enfance
un peu de ma mémoire
des souvenirs me reviennent
j'ouvre tu es là
tu viens me chercher m'emmener
j'ai mal à la tête
la douleur est violente comme une irradiation
mes yeux sont si lourds pourquoi sont-ils fermés
pourquoi suis-je allongée
je suis dans ma chambre je n'ai pas bougé
tu n'as pas sonné
tu n'es pas venu
extraits de : lettre d'un amoureuse morte, Nathalie Rheims.
les yeux parcourent les lignes,
les souvenirs, la vie, les maux, font le reste.
tout deviens sombre, le coeur d'autant plus.
on devient amer de sa vie au contact de ce livre.
on devient amer tout court de toute manière.
mais ici.
le passé peut ressurgir. d'un coup.
comme un barrage qui explose, envahissant la vallée d'eau, c'est un torrent d'eau qui dévale dans son soi.
englouti à la manière de l'atlantide avec ses secrets et ses souvenirs.
et puis, la dernière page se tourne..
et l'on reste submergé de flotte. obsédé par les [maux] mots
le livre a pénétré dans nos souvenirs. il y reste jusqu'au sourire d'après.
quand le soleil a fait disparaitre l'humidité.
j'aimerais bien qu'il fasse beau.
histoire de retrouver un semblant de bonne humeur, de joie de vivre.