J’aurais essayé.
Que personne ne vienne me dire le contraire.
J’suis pas prête. C’est tout.
J’espère l’être un jour. Suffit de trouver un bon.
Je me perd dans tout ce que j’entreprends.
Je noircit tout ce que j’apprécie.
A croire que je n’ai pas les règles du jeu de l’amour.
Au fond, c’est vrai.
J’suis une vieille novice.
On ne m’a pas appris à croire en un futur à deux.
Les défaites enseignent plus que les combats glorieux.
Soit. Mais que cela entraîne une peur de l’engagement.
Je ne vois pas ou est le bien.
Besoin viscéral de tout foutre en l’air.
De multiples tentatives qui échouent les unes après les autres.
Je ne comprends pas le bonheur du couple.
Trop d’aspirations vont à l’encontre de l’unisson.
Le désir ardent des rencontres.
La soif de - se faire - manipuler.
Sans vouloir user l’autre. Celui qui ignore tout. Qui est loin. Celui qui est serein.
L’assujettissement via la liberté absolue . Seule. Seul.
Deux espaces qui se croisent.
Sans lendemains.
Le plaisir de quitter. De s’être fait abîmé son estime.
La douleur innocente. Celle qui se propage tout sourire au travers du visage.
Et se termine en creusant une plaie interne dans le cerveau.
Je cours après hier. Et j’attrape le lendemain.
J’ai peur de ce trajet la. Le futur à deux. Fuite en avant.
Croire en cet amour irréprochable, immaculé de sentiments larmoyant de bonheur.
Croire en ces deux corps qui s’unissent pour oublier leur passé.
Pour construire un demain qui dure toujours.
Incompréhension.
La fin du monde arrivera. Celle de leurs tendres débuts aussi.
La rupture résonne comme l’extrême onction de leur relation.
Que l’on m’explique ce qu’est l’amour. Il parait que je ne le connaîs pas.
Que l’on ose me dire qu’il est beau, bon pour nous et synonyme de béatitude encéphalique.
Je ne crois pas en l’amour. Je ne crois pas en l’égalité dans le couple. Je ne crois pas en la sérénité d’être deux.
Pas en cet amour là.
C’est plus une ébauche qui ne se termine pas. Un dessin à terminer selon ses envies. Au creux de sa nuit. Ca ne se vit pas un amour. L’être humain pourrit ledit sentiment. Il est incapable de l’éprouver sainement s’il le pousse à prendre vie.
Personne ne peut être le gardien de quelqu’un.
Son soutient, sa puissance, son exutoire, sa destination autant que sa fuite…
Que l’on m’explique.
Je ne demande qu’à y croire.
Une vie ou l’individualisme et la méchanceté crottée rôdent autour du troupeau d’humains que nous sommes…
Ne se risquerait pas à aimer.
Je crois en la solidarité. Pas en l’amour.
J’ignore pourquoi.
Qu’une vie peut se construire sans amour. Pas en solitaire.