tourbillon.
tout déconne. tout tourne. tout le temps.
spectatrice du désastre.
les bruits sonnent de plus en plus fort. je fais corps avec eux.
je n'ai plus aucun repère. je tourne sur moi même. tout ce qui m'entoure disparaît dans un spectre de couleurs.
je vacille. mais je continu de tourner.
je sens mes bronches se rétrécir. mes paupières se referment. mes yeux partent en arrière.
les bruits ont un sens. ils m'envoient des signaux.
la tête dans l'oreiller. recroquevillée. je m'enfonce dans la nuit.
les mots fusent. les phrases s'entrechoquent. les points d'éxclamations se mêlent.
plus rien n'a de sens. je m'entends hurler.
mais rien ne se passe.
mon corps diminue encore. un peu plus. toujours un peu plus. mais le son de mon cri s'amplifie.
ma tête est pleine. elle déborde. elle se vide.
ma voix la remplie de nouveau. je dois vomir cet eclat de voix. la bile de mon cerveau.
mais rien ne se passe.
tout est calme. paisible. somnolent. paisible. somnolent. paix-lent.
debout.
le silence. plus de souvenirs. aucune trace. la couette est en boule. seule témoin.
les pas se suivent. s'enchainent. se dépassent. se dépêchent. se frôlent. s'enlacent. s'embrassent et je tombe.
ma démarche me colle. me ressemble.
sauf que moi, je me nois. mes yeux s'injectent de sang.
chaque inspiration devient un effort.
mais je ne ressens rien.
je ne me rends plus compte de rien.
je vois mon lit. ce nid de cauchemards. d'heures.
je l'imagine. il pourrait presque me parler. si je l'écoutais.
peut être qu'il le fait. mais je suis insensible à son langage.
des points. partout. tout le temps. arrêt. stop. arrêt. j'aime repartir.
mais je ne le dis pas. c'est un mot qui prend forme en silence.
a voix haute, il se ridiculise. il accroche dans la gorge. il n'a plus de sens.
dame et roi parce qu'échec et mat. et que je n'y joue pas.
je n'aime pas perdre. je n'aime pas réfléchir.
mes gestes sont lents. mes doigts sont indépendants. ne se fatiguent pas.
le corps s'éteint. mais les doigts s'agitent. se griffent. luttent. s'écorchent même.
tout reste en plan. irréels.
lutèce se bouche. mais tout reste vide. l'amphore se plaint.
indigestion d'eux. trop pleine. trop vide.
l'amphore se briserait qu'on serait encore dehors. rien n'avance.

je devrais.
non.
Clic. le courant s'éteint aussi.

J'ai rien à dire.
Rien qui puisse susciter un intérêt quelconque.
Un corps qui déambule.
Vide.
Je ne sais que répéter ce que j'entends.
Il ne sert à rien que je communique.
Seulement à ennuyer, voir à embarasser.
Transparente.
Bonne à écouter.
Je suis la seule compagnie qui me supporte et m'écoute.
Je ne peux même pas prétendre que je suis une incomprise.
Puisqu'il n'y a rien à comprendre.
Incapable de tenir la promesse que je me suis faite.
Incapable.
Le mot qui se retient.
Bonne à écouter.
Je n'ai rien à dire.
Blanc _
Rien que des mots sans valeurs.
Des phrases sans but.
Blanc _
Je me sens inutile. Un fardeau égocentrique.
Une machine à plainte.
J'ai le comportement d'une enfant qui réclame de l'attention.
Qui se convainc d'avoir mal pour pouvoir pleurer.
L'attitude qui agace, je l'ai.
Je ne suis qu'une soupe au lait - caillé -
L'aliment sans saveur.
La couleur terne qui reste en rayon.
Que personne ne voit et que tout le monde évite.
Automutilation pour prôner les jérémiades.
La voix nasillarde de l'hypocondriaque.
Les seuls mots exploités servent à nourrir la compassion.
Je ne suis qu'une gamine qui prend des airs.
Qui joue la dramaturge.
Puis qui s'enfuit pour qu'on la rattrape.
Mais la vie n'est pas un film.
On ne rattrape pas pierre quand il crie au loup.
Il faut que je grandisse.
Alorsil m'est obligatoire de tenir ma promesse.
Je vais enfiler l'atirail du mineur et fouiller.
Partir à la recherche de ma maturité.
J'espère sortir vainqueur de cette quête.
De ce combat avec et contre moi.
J'espère revenir entière et formée.

J'espère trouver l'espoir.
     Chut.
Promesse    Promesse     Promesse
       3                     3                       3
     Indivisible.

Et d'un coup le silence revient.
C'est comme de trouver un recoin où les rafales de vent ne vous emplissent pas les tympans.
Le calme.
mon sang est une mer d'huile.

On dirait que la foudre s'éloigne de moi.

j'apprend à aimer le silence.
la beauté du silence. son sens aussi.
tous les mots qui s'y cachent se dévoilent.
les pages d'un roman se tournent devant mes yeux.

les couleurs se mêlent et se distinguent les unes des autres
les souvenirs s'en fardent et reprennent vie au son des pigments.
le silence donne du relief au mutisme.
aphémie temporaire. monologue en CDD.

complaisance de ne pas s'entendre.
réjouissance de n'être qu'avec soi pour s'évoquer.
empreinte de la solitude. odeur d'une quarantaine assumée.
commotion cérébrale.
hématomes internes.

Peur des autres ou marre de moi.
Le silence remplace la faconde encephalique des jours passée pour ramener mon cerveau. Mon corps. à la raison.

Versatilité de mes envies.
L'incontinence verbale peut reprendre demain.
La patience peut revenir sans crier gare.
Le futur peut réapparaitre à l'appel du "abracadabra" de mes envies. 

Lutter contre l'abdication sociale.
Lutter contre l'abondance orale.

Armée pour le sommeil.
nue face à la nuit.
paré contre l'attaque de l'inconscient
dépouillée de toute barrière instinctive

On annonce Le retour du roi.
Chut.

Lille
Il parait que partir c'est renaître
Partir pour ne plus revenir, oui.
Ici c'est un concentré de vie
chacun vomit sa vie, son avis.
On prône l'individu
mais on le noit dès qu'il se libère de la masse.
plus que toi. un peu plus que toi...
trop aveuglé par la soif du soi.
destruction de l'intru.....
constipation sociale
inhibition, prohibition
fracture
inexistence.

Mes photos respirent
les piles manquent d'énergie.
elles me renvoient.
chargée d'électrons, désertée par les protons.
mon corps se vide.

les racines ont pourri
noyées par les gouttes d'eau
larmes, noyades du passé par le sel.
les moisissures fleurissent le long du tronc. le dévorant vigoureusement
l'arbre, déployant ses branches vers le ciel, comme pour trouver un oxygène nouveau
reconquérir sa mort.
révolution morte.
il hurle, écorche ses cordes vocales dans un silence putride,
la sève lui coule dans la gorge.
ses poumons se remplissent.
il meurt dans une indifférence totale.
attendant le coup de grâce final.

1 corde de bois en 2h30 _ à la main _ pas à la tronçonneuse
                            deux heures trente pour détruire une vie
                            pour asphyxier une nouvelle espérance.
la voile du bateau est immobile faute de vent. il erre.

une vie qui se déconstruit constamment.
comment continuer à respirer quand l'air est glauque ?
comment continuer à marcher quand le goudron brûlant colle aux pieds ?
comment continuer sa vie quand on fait toujours demi-tour ?

lutter pour les autres quand lutter pour soi est impossible.
oublier qui l'on est pour permettre aux autres de nous regarder
enterrer la honte six pieds sous terre en chantant l'internationale, vêtutde blanc,
le majeur levé vers le ciel. fier, pour la première fois, d'être debout.

la main recommence à trembler.
la peur de lui
le moi reprend le dessus
encore une fois.
abandonner pour cette nuit, pour demain. ... l'escapade.
le monde se répète comme ces chansons qui reviennent sans cesse.
une voix forte faite de celles des autres.
une masse d'autres.
inconscients de ce qu'ils ne sont pas.
La tête de haute, sans peur, confiants.
rassurés de n'être rien, seul.
mais, pour autant,  incapables de s'oublier.
mensonge en CDI. Thérapie par l'oubli.
chacun sauve sa peau en s'accrochant à cette supercherie qu'est "le Groupe"
s'évertuant à penser penser au monde.
rêver des rêves de l'Individu que construit la masse une fois unie.
à nourrir l'idéologie d'une vie ratée pour la gloire humaine.
l'humanité, plus belle excuse de l'humanité.
servir une telle cause inexistante pour masquer son propre individualisme.

la solitude use et fatigue.
illusion de bien être ...
La nuit bouffe, dévore, mâche, digère, une fois de plus ce que je peux être.

Soit, le jour me rhabillera de honte.

La mort des inconsicents se fera en silence.
Génocide des intellects
Mutismes des consciences.
profits des entreprises.

Y’a un nuage..
Il arrive, on le voit venir.
L’humidité rempli l’air.
le monde s’active, se mue en une foule bariolée
Parapluie, imperméable, air maussade.
Puis, tu sens ton propre regard se poser sur toi.

Tu n’existes plus que pour t’analyser.
Extérieur à ce que tu es. Face à ce que tu n’es pas.
Tu n’es rien.
Rien de plus qu’une respiration régulière.
Ton immobilité te fâche.

Tes yeux luisent.
Sans pleurer. Tu n’en as même plus envie. Besoin.
Plus rien ne vie en toi en dehors de cet espèce de regret.
Il prend de l’ampleur.
Sentiment qui se répète, s’amplifie et se déforme en remords.

Tous ces complexes avec lesquels tu pensais cohabiter t’ont virer de toi-même.
Tu n’es qu’une enveloppe vide.
Une âme à la rue.
Entre un passé sans images et un futur qui s’efface.

Tu as beau rêver.
Tu n’y crois même plus.
Tes boniments sur ta vie sombrent dans la clarté de la journée.
Et alors il n’y a plus personne pour t’écouter abuser de ta propre conscience.
Parce que tu ne peux plus parler. Parler de cette affabulation d’existences
Un, deux, trois….
Un à un ceux qui te composaient se tuent.
Il n’y a alors qu’une coquille vide qui se rempli de sincérité.
Pas celle qui rend l’homme humain mais celle qui te rend un regard.
Ce regard que tu as perdu pour pouvoir continuer à croire. À te persuader.

La vie n’est pas triste.
C’Est-ce que tu en fais qui te rend morose.
Et quand tu regardes ces autres autour… tu as honte.


La vie est morte, vive la vie.
L’institution se meurt de toujours renaître.